dimanche 15 avril 2012

Voyage musical

                      ...Peut-etre ce fut l'elan des Paques orthodoxes, peut-etre l'envie de sortir, ou tout simplement le "souffle des statues", comme disait Esenin,  qui emporta Estelle et Peter Pan dans l'univers magique de la musique.
             Estelle avait cuisine traditionnellement, tout en rajoutant une touche personnelle a son gateau aux noix et Peter Pan lui avait propose un voyage musical a la limite de la cite des lumieres.
                        ...Le vent les attendait, secouant sauvagement les arbres frileux. Les nuages dansaient sur Le Grand Cristal, qui se dessinait comme une bulle dans un espace-temps, en lavis grisatres, un reve presque impossible cree par un architecte possede de genie et fou a la fois. Au-dela des lignes perdues entre l'infinite grise et le contour des batiments, Le Grand Cristal lance avec incertitude ses contours dans un ciel sans limites, dilue par les nuages virtuels. Estelle et Peter Pan decouvrent la lumiere des lavis chacun dans les yeux de l'autre. Estelle voit les reflets du soleil de cet apres-midi incerte dans le regard de Peter Pan, lumiere et son se mettent a valser dans sa tete et ce fut ainsi qu'elle entra dans le monde magique des objets musicaux.
                           Ce fut un periple incroyable. Estelle avait plonge dans un univers tridimensionnel, qui pourtant la  bombardait d'informations a deux sens, image et son. A travers l'image et le son, Estelle decouvrait au pas le pas la douceur des guitares, la purete des violes et des violons, la sobriete calme des violoncelles, la joie de vivre des clavecins, la bavardise des flutes traversieres, la sensualite des saxophones, la force des pianos, l'exotisme du gamelan indonesien, le mystere du tambour a fente de Papouasie-Nouvelle-Guinee ou le charme du senza africain, jusqu'au rythmes connus des annees '50 et '60, la vie speciale des chansons du monde et les essais bruyants d'un monde present imparfait jusqu'a la perfection...
                  Entouree de sons, Estelle se laissait devoree par la force de la musique a travers le classicisme vers le romantisme flamboyant et vers les accents militants, vers l'univers des bruits, tout en valsant dans un monde des symboles comme conduite par le chant des sirenes antiques. Peter Pan, se disait-elle, en verifiant de temps en temps son expression, etait possede par le meme "demon" qui parlait dans tous le langues, par le meme souffle magique a travers le temps et les instruments.

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